UNE BÉNÉDICTION « HAND TO EYE » - 2017

Auteurs-es

  • Katharina Völlmer Mateus

Mots-clés :

bénédiction, handicap, sourd·e, malentendant˙e, signe, langue des signes, geste

Résumé

Parlons donc du sujet de la bénédiction. En général, la bénédiction se présente comme un binôme : une parole et un geste. Si la parole et le geste sont nécessaires comme deux éléments parallèles, mais distincts, alors, la communication Hand to Eye pose un problème. Prenons l’exemple de la bénédiction en fin de célébration!

  • Premier cas : je fais un geste de bénédiction. Je me rends donc muette pour la LSF. En faisant le geste, je ne peux plus parler en langue des signes. Mes mains sont nécessaires pour faire le geste et deviennent incapables de parler. Je ne peux pas accompagner mon geste par une parole en langue des signes.
  • Deuxième cas : je dis les paroles de bénédiction en LSF. À ce moment, mes mains ne sont pas disponibles pour un geste, car j’en ai besoin pour parler. Il est vrai que le mot « bénir » en langue des signes ressemble à un geste de bénédiction. Mais au sens strict, les signes de la LSF ne sont pas des gestes. Ils sont du vocabulaire.
  • Troisième cas : si je ne parle pas moi-même la LSF, c’est l’interprète qui traduit ce que je dis. Je me mets donc à prononcer les paroles de bénédiction accompagnées par un geste vers l’assemblée ; mais les yeux de l’assemblée sourde sont orientés vers l’interprète ou bien vers le texte projeté sur l’écran. Les gens ne voient pas forcément la personne qui fait le geste de bénédiction. Est-ce que le geste va donc dans le vide ? Ou est-ce que le geste est nécessaire pour le principe, pour que la bénédiction puisse fonctionner ?

Publié-e

01.03.2017