LE RÔLE DU « JE » ET LA QUESTION DE LA VÉRITÉ DANS LE TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN

Auteurs-es

  • Félix Moser Université de Neuchâtel

Mots-clés :

théologie pratique, réthorique, langage, témoignage, je, vérité, évabgile de Jean, Søren Kierkegaard

Résumé

Dans la quasi-totalité des formes de témoignage, c’est le pronom personnel « je » qui joue un rôle argumentatif et rhétorique central. L’interrogation autour de ses fonctions et de ses rôles surgit alors tout naturellement. Notre réflexion sur le rôle du « je » dans le témoignage a encore été aiguisée par la situation de communication dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Le selfie se présente comme le support symbolique illustrant au mieux une des transformations majeures de nos modes de communication. Dans ce contexte, il n’est pas anodin de rappeler que ce mot a été élu mot de l’année dans le dictionnaire d’Oxford en 2013. Si cet anglicisme est relativement récent, la réalité qu’il recouvre remonte en vérité très loin dans l’histoire. Dire et montrer quelque chose de soi, voire se mettre soi-même en scène, est un moyen tout ordinaire de toute forme de communication. Pensons à l’autobiographie en littérature ou à l’autoportrait en peinture. De fait, le phénomène remonte à l’Antiquité, avec les récits d’autoglorification de soi. Nous pouvons alors dire que la technologie a popularisé et fortement amplifié un phénomène qui est inhérent à la nature humaine : se présenter et donner une bonne image de soi, se mettre en scène favorablement, constituent tout bonnement une attitude naturelle de la vie sociale.

L’interrogation-cadre qui guide cette contribution peut alors se formuler comme suit : comment articuler d’une part la présence du « je » du témoin et la présentation de lui-même qui lui est liée et d’autre part le renvoi au Dieu de Jésus-Christ qui forme le cœur du message évangélique ?

Publié-e

01.06.2017